Bassem Farag, directeur technique d’Energy Node, parle de batteries aérospatiales plus sûres et plus intelligentes

11/07/2025

Author: Mankirat Kaur

Lorsque Bassem Farag, cofondateur et directeur technique d’Energy Node, montera sur scène lors du salon Aerospace Test & Development, il abordera un défi auquel de nombreux acteurs du secteur sont confrontés : comment concevoir des batteries pour l’aviation électrique qui soient à la fois sûres, performantes, économiques et légères ?

« Il s’agit d’un dilemme à quatre volets », explique M. Farag. « On veut une batterie la plus sûre, mais elle doit être aussi légère, performante et pas trop coûteuse. Traditionnellement, on ne peut pas avoir ces quatre éléments, il faut en sacrifier un ou deux. Mais notre technologie permet enfin de résoudre ce dilemme. »

Le parcours de Farag dans le domaine de l’innovation en matière de batteries aérospatiales a débuté par une formation en génie électrique, affinée par des rôles de terrain chez Northvolt, Volvo Cars et Heart Aerospace. « Chez Heart, j’étais responsable de la section batterie et recharge de leur démonstrateur d’avion hybride électrique », explique-t-il. « Nous l’avons présenté en 2024 et j’étais responsable de l’ensemble de la batterie et du système de charge. »

Aujourd’hui, chez Energy Node, Farag et son équipe ont mis au point un nouveau matériau de gestion thermique qui absorbe et dissipe passivement la chaleur des batteries et des composants électroniques de puissance. « La chaleur est le principal problème lors du chargement ou du fonctionnement des batteries à haute puissance », précise-t-il. « Soit on transporte des systèmes de refroidissement lourds, soit on sacrifie les performances. Nous éliminons cette nécessité. »

Le matériau à changement de phase breveté par l’entreprise peut être coulé autour des cellules de batteries ou des composants électroniques, absorbant uniformément les pics de chaleur lors d’opérations exigeantes, telles que le décollage d’un avion, et libérant lentement la chaleur au fil du temps. « Il ne consomme pas d’énergie, ne contient aucun produit chimique nocif et est entièrement évolutif », explique M. Farag. « Il suffit d’ajouter plus de ce matériau si l’on a besoin d’une plus grande capacité de refroidissement. »

M. Farag souligne également les défis majeurs que posent les infrastructures de l’aviation électrique. « Dans la plupart des aéroports, la recharge des avions électriques est un véritable cauchemar logistique », explique-t-il. « Il faudrait environ deux conteneurs de 6 mètres pour charger un avion de 30 places. Grâce à notre solution, les chargeurs mobiles sont plus petits et plus faciles à utiliser. »

L’intervention de M. Farag intéressera les développeurs d’aéronefs électriques, les ingénieurs en propulsion, les fournisseurs de solutions de recharge, les exploitants de flottes, voire les décideurs politiques. « Nous contribuons à la construction d’avions et d’infrastructures plus sûrs et plus durables, et nous veillons à ce que le modèle économique soit enfin viable », ajoute-t-il.

Présentation : « Certification, sécurité, performance et coûts – Le dilemme à quatre volets des batteries aéronautiques enfin résolu »

Date : 30 septembre 2025

Heure : 15 h 20 – 15 h 50